Depuis la mise en place fin 2021 de la focale sur les publics prioritaires (jeunes et DELD) puis les Métiers en Tension, les plans d’actions couplés à de nouveaux dispositifs/outils/leviers (comme le CEJ ou le PACK DE REMOBILISATION par exemple) se succèdent et s’empilent les uns sur les autres…ne nous laissant aucun répit, aucune marge de manœuvre.
Les mises en place se font en marche forcée, avec une pression et des injonctions dignes d’une entreprise privée. Seuls le prisme des chiffres et le suivi/atteintes d’indicateurs sont scrutés par toutes les strates du management (de l’ELD à la DG).

Aujourd’hui, je suis seul face à un portefeuille guidé de 172 DE (un total de 368 DE avec les rattachés), à faire des choix impossibles, pour lesquels on me laisse la responsabilité d’abandonner certains publics car, dixit l’ELD, « ils ne sont pas prioritaires » (sic), ou « vous oubliez votre rôle de CEP (Conseiller en Evolution Professionnelle) » (re sic). Cette marge de manoeuvre prônée par la direction au travers de PPC est plombée, entre autres, par des jalons obligatoires à consommer, essentiellement pour qualifier le fichier et prescrire vers les prestataires ou les portefeuilles spécifiques (AIJ/CEJ, GLO, MET, QPV), et par toutes les tâches « fantômes » non prises en compte dans mon planning (réponses CVM, fiches escalade, traitement des alertes « activité et pilotage »,…). Certains jours, j’ai l’impression de n’avoir que « codifié », « trié », « saisi », « dirigé vers »,…
Je dois allez à l’encontre de toutes ces injonctions pour mener mes missions et réaliser l’accompagnement que tout DE est en droit d’attendre… en substance, pour retrouver du sens à mon travail.

Il est à noter que, pour « éponger » cette charge de travail et obtenir de « bons » chiffres, des CDD corvéables à merci, sans formation adaptée et sans perspective d’intégration sont recrutés…pour être « remerciés » après 4 à 10 mois à tâcheronner.

Pour terminer, ces derniers jours, j’ai identifié des actions auprès de DE de mon portefeuille : il me semble donc que la DR Bretagne a identifié cette problématique « charge de travail » et aurait missionné la plateforme téléphonique régionale pour contacter les DE réinscrits pour faire un point sur leur situation, mette à jour profil/dossier/ORE et prescrire des services (type Ateliers Conseils) si rien n’a été fait par le référent à 4 mois d’inscription.
Aucune communication en ce sens n’a été réalisée, signe que cette initiative pourrait moins froisser un conseiller référent débordé que traduire le manque flagrant d’effectif à Pôle emploi ? Affaire à suivre…