La vie en agence est… de plus en plus tendue. Je ne peux m’exprimer pour mes collègues, mais voici les choses telles que je les ressens, les analyse et les comprend.

Cela se ressent à travers nos QVT, qui sont de plus en plus désastreuses, et pour lesquelles notre ELD (et surtout notre DAPE) affiche en toute transparence son désintérêt pour la situation.

Cette situation tendue, elle s’explique assez bien à travers divers facteurs par contre, mais pour améliorer les choses, notre ELD devrait se remettre en question, et ça, c’est inenvisageable.

Si nous sommes en souffrance, c’est à cause de la charge de travail toujours plus importante :

On nous donne de plus en plus d’actions transverses à réaliser… Des packs de remob (où, par favoritisme, certains agents s’y retrouvent beaucoup moins que d’autres, créant de la frustration), encore et toujours, des TOM, où l’on doit en faire de plus en plus, des ateliers également… Mais comme tout ça ne rentre pas dans nos indicateurs, c’est pas considéré comme une charge de travail supplémentaire. On doit donc effectuer tout ça, en plus de nos activités quotidiennes et usuelles, avec le même nombre d’heures.
On est aussi assailli d’actions à faire au dernier moment : Un forum de l’emploi pour dans une semaine pile, où il faut trouver des DE qualifiés et qui présentent bien parce qu’un ministre va être présent et qu’il faut que tout soit beau pour sa venue, quitte à délaisser nos autres activités, déjà planifiées et tout aussi importantes, ou encore des POEI à effectuer en nombre vraiment très important (presque une quarantaine) à réaliser sous quelques jours, tout ça parce que notre DAPE considère que « Maintenant que les POEI sont en démat, y’a aucun délais, on peut faire ça dans la demi-heure » (comme si ça ne prenait pas de temps de regarder les dossiers des DE, de les informer sur leurs rémunération, l’actualisation, faire le lien avec l’entreprise, etc…)
De manière générale, tout nous est communiqué au dernier moment par notre équipe de direction. Ils ne sont pas proactifs et n’essaient pas de prévoir les actions qui vont se dérouler, mais se contentent de se décharger sur nous, et lorsque nous avons un réel besoin d’aide, les réponses tardent ou nous sommes laissés à nous même sous le pari de la « performance par la confiance » afin qu’ils puissent se dégager de toute responsabilité.
Tous ces points engendrent une surcharge de travail qui me pèse, et pèse sur l’agence de manière générale, surtout que des plusieurs postes n’ont pas été renouvelés, donc nous étions déjà en souffrance. Cette surcharge créé des arrêts maladie, totalement justifiés, en plus des arrêts maladie qui peuvent déjà survenir d’habitude. Je n’ai jamais autant entendu les mots « Burn-out » et « J’en peux plus » que depuis que j’ai rejoint cette agence. Tout cela créé une spirale infernale.. A cause de la surcharge de travail, du manque de temps et d’effectifs, nous avons de plus en plus de personnes en arrêt maladie, non remplacées, et les portefeuilles ne cessent donc de croitre, créant ainsi une surcharge supplémentaire, et ainsi de suite.

Tout ça, dans un contexte où les chiffres sont mis en avant sur tout le reste, au détriment d’un service de qualité que nous aimerions pourtant rendre envers nos usagers. Tout ça, au détriment de l’aspect humain de notre métier, pourtant bien réel, parce que le « chômage est en baisse » (normal quand les radiations sont de plus en plus fréquentes) et que tout un panel de mesures sont créées pour pénaliser chaque jour un peu plus nos publics, qui redirigent leur colère vers nous. En tant qu’agents, nous servons de boucs émissaires dans des conditions de plus en plus dure, et pourtant, vu que nos indicateurs sont à peu près bons parce que nous restons tout de même professionnels, on considère que tout va bien, même si nos QVT indiquent clairement le contraire. En somme, nous sommes en souffrance, dans un monde où nous ne sommes pas écoutés et nos DE pénalisés, nos retours, via la QVT ou autre, ne sont pas pris en compte, tout ça parce que seuls les chiffres comptent, et non l’humain.